Pis
un jour, sans trop savoir pourquoi, tu te mets à envisager un 2è.
Tu
sais, la magie de la survie de l'humanité qui te fait oublier le
vaste bordel que l'arrivée d'un lardon a provoqué dans ta vie
pépère, parce que si tu te rappelles vraiment, tu
recommences pas.
Et
un jour l'Héritier a 3 ans ½, ça fait bien 18 mois qu'il fait TES
nuits, que tu as récupéré de tes 2 ans + 9 mois de sommeil en
retard (la grossesse est une arnaque au sommeil, à croire que le
corps te prépare à pas dormir après), que tu es en kif à
peu près perpétuel concernant la chair de ta chair et que ton
moment préféré de la journée c'est aller lui respirer le cou en
lui disant des mots d'amour avant d'aller te coucher quand lui est
endormi et est beau comme jamais, là, abandonné et détendu ses
petits poings en l'air, les cheveux en bataille, le haut du pyjama
qui lui remonte sur le ventre et une peluche en guise d'oreiller.
Et
que les mots doux sussurés à son oreille lui font esquisser un
sourire dans son sommeil.
Là tu peux juste crever d'amour sur
place, je connais pas grand chose de plus
feu-d'artifice-dans-ton-coeur.
Et
tu te dis que omondieu c'est si merveilleux, j'en veux un deuxième,
un troisième, je veux des dizaines de bébés, c'est la plus belle
chose au monde.
Et
là c'est re-le début des emmerdes (le début des emmerdes c'est le
« et si on faisait un bébé » que tu lances un jour à
l'Homme-de-tes-pensées, et qu'il te dit oui).
Je
te passe les détails qui mènent à la bonne nouvelle (t'as jamais
rencontré ces gens qui te disent « on essaye d'avoir un
enfant » ? Et les images –pénibles-- qui te viennent
inévitablement à l'esprit ?), mais un jour, force est de
constater que fini la bière du soir et les sushis, JE SUIS
ENCEINTE.
Bon, je te cache pas que la deuxième fois ça perd un
peu de sa magie, tu sais que la machine marchait vu que t'avais
réussi à en faire un, tu sais que ça va durer 9 mois, ce coup ci
tu sais que ton gosse peut faire ses nuits à 2 ans (voire pire), tu
sais ce que représente un périmètre de 37cm quand il passe par où
il doit passer. C'est peut-être ça le truc qui te calme le plus
d'ailleurs, il est rentré, va bien falloir qu'il sorte.
Héééééééé
oui.
En
même temps, tu sais que tu peux le faire.
Bref,
ça fait pas deux semaines que le Deuxième-Du-Nom a fait son nid que
déjà tu t'enquilles tes 12h/nuit et tes 2h de sieste quotidiennes,
que tu ne peux plus manger que du houmous/des cornichons/des trucs
citronnés/des sandwiches du Subway/...
Déjà
ça commence moins bien que l'Héritier.
Dans la foulée tu
enchaînes les sautes d'humeur, la fatigue toujours plus pénible,
les nausées toujours plus violentes, les malaises, la tension au ras
des pâquerettes,.......
Ca
commence à être le bordel avant l'heure.
L'arrêt
maladie à la fin du 3è mois, incapable de travailler.
Les
angoisses terribles (« il a pas bougé depuis hier, si ça se
trouve mon bébé est mort dans mon ventre et je m'en rends même pas
compte » « Je suis sûre qu'à l'écho on verra pas le
cœur battre » « peur, peur, peur, peur »)
Un
employeur complètement à côté de la plaque qui ruine le peu de
moral subsistant.
Les insomnies, rester éveillée 2 à 5h par
nuit devient quotidien.
L'épuisement
nerveux.
Le
physique qui suit pas.
Et la réponse, enfin, merci les hormones,
c'est le bordel dans ma thyroïde, ceci expliquant une bonne partie
de cela ==> « je ne suis pas folle, vous savez (c'est ma
thyroïde) ».
Un
médecin moins con que la moyenne, des copines attentives, une sage
femme fabuleuse, un traitement antithyroïdien histoire de calmer les
emballements là dedans, et mon Psy-Bien-Aimé toujours fidèle au
poste tous les lundis, la pente se remonte pas à pas.
Décidément,
les emmerdes commencent plus tôt que prévu, mais bon, c'est l'tarif
ma pauv'Lucette, tu croyais quoi, que t'allais y avoir droit deux
fois à la grossesse idyllique ? Ben non, on t'a montré ce que
ça pouvait être, maintenant que tu sais bien à quoi ça ressemble
et ce que tu pourrais avoir, BAM tu vas en chier 9 mois, y'a pas de
raisons que ça arrive toujours aux mêmes.
Bon,
je vous rassure, hein, ça va, j'ai l'air enceinte de 6 mois (3 mois
2/3 au compteur), je commence à sortir de l'extrême fatigue (même
si je dors encore un nombre d'heure quotidien assez indécent), et
mon moral commence à arrêter de jouer au yo-yo (quoi qu'à ce stade
c'était plus du yoyo mais du jokari), j'ai une envie folle de mourir
quand le réveille sonne à 7h pour préparer l'Héritier pour
l'école alors que ça fait à peine 10h que je dors, mais on s'y
fait.
Enfin,
lui surtout, qui a bien repris le rythme, ou est mon gosse qui
dormait jusqu'à 10h le week-end ?
Pis
je me dis qu'au pire, dans quelques mois on passe à d'autres types
d'emmerdes, et un autre genre de fatigue.
Bref,
voilà, on sait pas trop ce qui nous a pris, mais début mars, on
accueille notre deuxième bébé, l'Héritier est fou de joie (et
rigolera peut-être moins quand il prendra dans les dents la réalité
de la vie avec un nourrisson –un peu comme nous, quoi–), et le
pire dans tout ça, c'est qu'on est fous de joie nous aussi.
« Et
un jour, on recommence avec autant de bonheur que d'inconscience »
Et
c'est exactement ça.
Rien
que d'imaginer un deuxième petit cou à respirer....
Bon courage pour la suite, surtout si la grossesse ne s'annonce pas idyllique. Et surtout félicitations !
RépondreSupprimerJe crois que c'était de toi le "autant de bonheur que d'inconscience" d'ailleurs :)
RépondreSupprimerMerci !
Il n'y a pas deux grossesses identiques, comme il n'y a pas deux enfants pareils!!
RépondreSupprimerSoline a toujours très bien dormi par rapport à son frangin (deux ans et demi il avait quand il a enfin dormi seul...).
Et tu sais maintenant qu'il faut faire confiance à son enfant, même tout petit, on ne fait pas deux fois les mêmes erreurs.
Pour le reste, j'ignore ce qu'est une grossesse sereine alors je compatis.
Mince, j'ai pas les notifications, j'avais pas vu ton commentaire :)
RépondreSupprimerLà on a surtout arrêté de se dire "ça se passera comme ci, comme ça, on fera ci, on fera ça", on fera bien comme on pourra pour que tout le monde survive aux premières semaines et on arrête les plans sur la comète :D
On ne fait pas les mêmes erreurs... On en fait d'autres !
Moi je suis très heureuse de te retrouver et avec de si bonnes nouvelles!
RépondreSupprimerJ'espère que tout se passe bien, tous mes vœux de bonheur à la famille.