Et un dimanche tu te réveilles à 10h,
peinards, l'Homme en train de pioncer paisiblement, pas de bruit, pas
de lardon qui fait du trampoline sur ton gras de ventre ou met ses
pieds glacés sur tes cuisses
[interlude]
Le tendre enfant a la manie de se
désaper intégralement à la seconde ou on passe la porte de sa
chambre, ce qui donne 20h : papa a raconté l'histoire, maman a
fait un gros câlin, l'Héritier est couché, bordé, sourire
angélique qui jure qu'il se relèvera pas (mon cul), on remonte la
lampe à dynamo et on lui met Moustaki en guise de berceuse et
« bonne nuit mon chaton ». 22h ou plus tard : papa
et maman vont allez mettre leur nez dans le cou de leur bébé pour
faire un stock d'amour pour la nuit sous le fallacieux prétexte de
voir si il dort bien et le reborder (il dort toujours bien et est
toujours bien bordé), et retrouvent la chair de leur chair
intégralement à oilpé, pyjama balancé par dessus bord, tout chaud
roulé en boule sous la couette, sourire extatique dans son sommeil.
Soit. Mais le matin du coup, il se pointe dans notre pieu une fois
qu'il a bien joué (à poil, donc) et qu'il commence à avoir froid,
voilà comment le week-end on se retrouve à récupérer un glaçon
plein d'amour et de pieds froids sous notre couette sur les coups de
9h.
[/interlude]
Bref.
On se réveille à l'heure qu'on veut, et on fait ce qu'on veut (hin hin hin) et on est peinards, on peut passer 2h à boire du café en glandant sur internet.
On L'Héritier est en vacances.
On se réveille à l'heure qu'on veut, et on fait ce qu'on veut (hin hin hin) et on est peinards, on peut passer 2h à boire du café en glandant sur internet.
Bon, fallait le vouloir, l'univers
(tiens, encore lui) a décidé de tout faire pour nous priver priver
l'Héritier des vacances bien méritées.
Pour vous situer le contexte, il part
en vacances chez sa grand-mère habitant Nantes, 4h de route. Il
était donc convenu de se retrouver à mi chemin chez une tante dans
la campagne au large du Mans, 2h30 de route. On avait un imprévu qui
nous faisait devoir quitter la maison de ma tante à 16h30 dernier
carat pour être à la maison à 19h. Départ donc prévu à 11h,
arrivée vers 14h en comptant la pause déjeuner, mon lardon prend le
temps de (re) faire connaissance avec sa grande tante, on part à
16h30, sa grand-mère n'arrivant pas avant 18h.
Jusque samedi, 12h, tout allait bien.
Jusque samedi, 12h, tout allait bien.
Malgré mes trois monstres surexcités,
j'avais réussi à tenir les machines de linge à jour, préparer une
valise complète à mon-fils-ma-bataille, sans rien oublier. Pas même
son circuit de train.
Ni sa lampe à dynamo.
Ni son petit fantôme. (oui mon gosse est sponsorisé par Ikea)
Ni ses 14 histoires.
Ni ses 14 histoires.
Ni sa crème solaire (ouais ben rigolez
pas, on sait jamais).
Ni ses nouvelles chaussures trop blanches colorées au café (quand je me suis rendu compte que je n'avais plus de teinture Ideal) avec une étoile « rouge maman l'étoile, je veux une étoile rouge » « mais tu es sûr que tu veux pas une étoile argentée ou dorée ou autre chose ? » « Non, ROUGE mon étoile », soit mon chéri, je suis pas esclave de mon enfant, mais si il exige un signe ou y manque p'us que la faucille et le marteau pour le catégoriser fils de communistes, je m'exécute.
Ni ses nouvelles chaussures trop blanches colorées au café (quand je me suis rendu compte que je n'avais plus de teinture Ideal) avec une étoile « rouge maman l'étoile, je veux une étoile rouge » « mais tu es sûr que tu veux pas une étoile argentée ou dorée ou autre chose ? » « Non, ROUGE mon étoile », soit mon chéri, je suis pas esclave de mon enfant, mais si il exige un signe ou y manque p'us que la faucille et le marteau pour le catégoriser fils de communistes, je m'exécute.
Bref, tout allait bien.
J'avais même préparé un pique nique.
J'avais même préparé un pique nique.
11h30, on décolle, mon cher et tendre
va faire le plein/les pneus, moi je vais acheter du pain pour les
sandwiches.
11h50, on se rejoint.
L'héritier est patraque, dit qu'il a
mal au ventre.
Et merde.
En route il devient jaune.
Et merde.
En route il devient jaune.
On s'arrête, je lui enlève le
bouclier de son siège auto, on repart.
On ouvre grand les fenêtres pour l'air
frais.
Par acquis de conscience, je lui pose
une couverture en polaire dessus, et je prévois un sac plastique.
On sait jamais.
Des fois que... Bleuaaaaargh !
Des fois que... Bleuaaaaargh !
Wondermommy réussit à intercepter la
quasi totalité de la salve, siège auto ok, voiture ok.
Une gastro. Le jour ou on il part en
vacances. Normal. Il reste 2h30 de route.
Youhou.
Bon, une gastro c'est chiant mais c'est
pas grave, ça passe vite.
On se re-arrête du coup, nettoyage à la
lingette, changeage, trouvage d'un sac étanche pour enfermer
couverture et vêtements, on repart fiers de nous, la voiture sent
pas mauvais, l'Héritier est propre, on se dit que quand même, on a
assuré. Lui pionce aussi sec, retrouve des couleurs, on se croit
tirés d'affaire.
14h, il se réveille.
Pleure.
A mal.
A mal.
Fièvre.
Mal au bas ventre à droite.
Oh putain.
Gros warning dans ma cervelle, et si
c'était une appendicite ? Sur la route des vacances, sur une
aire d'autoroute, un samedi veille de pont.
Soit. On fait un tout droit aux
urgences pédiatriques, coup de bol, le GPS nous parle de 17 minutes
de trajet.
Autant je suis une mère suffisamment
indigne pour larguer mon gosse gastro-entériteux, autant si il faut
passer sur le billard, je reste (et cherche rapidement sur google si
en chirurgie genre laser micro truc qui te laisse une cicatrice d'1cm
il peut être opéré assez vite pour qu'il puisse sortir dimanche
soir être confié à sa grand-mère et que je puisse quand même
bosser lundi matin) (Oui ben moi j'ai pas de jour enfant malade, de RTT ou quoi, je
suis pas à mon poste je perds ma journée)
Je vous passe les détails, le vomi
dans mes cheveux en salle d'attente, l'infirmière très jeune
probablement sans enfant qui me fait une leçon d'éducation et me
reproche de tout lui céder parce que je refuse de le forcer à boire
le Doliprane qu'il a vomi aussi sec après la première gorgée à
qui j'ai expliqué que « oui enfin là c'est pas une question
de lui céder ou pas c'est une question qu'il a essayé de boire et
qu'il l'a vomi » en lui brandissant le haricot plein de vomi
sous le nez.
Alors elle remballé sa leçon à deux
balles et a juste proposé un suppo. Je dis pas qu'il l'a « pris »
de bon cœur mais faut être réaliste parfois, va faire avaler à un
gosse de 3 ans 1/2 un truc dégueu quand déjà les trucs bons ça
passe pas...
Etrangement, face au médecin très
gentille, il a pas bronché et s'est laissé examiner alors qu'il
avait pire que vivement protesté face à l'infirmière.
C'est bien, mon fils.
Je tiens à signaler le
professionnalisme des urgences pédiatriques du CH du Mans, ou quand
un enfant arrive, direct ils lui font un pâté de crème
anesthésiante sur chaque main avec le petit pansement qui maintient
ça au cas ou il y a une prise de sang pour que ça ne soit pas
douloureux. A 21 mois hors urgence vitale (je veux dire qu'on avait
largement le temps de lui mettre de la crème et d'attendre qu'elle
fasse effet), il a eu droit à deux prises de sang à vif dans
l'hosto près de chez nous (urgences pédiatriques), à 3 ans, il a été recousu à vif de la
lèvre sans même une anesthésie locale ou un peu de meopa.
Et le médecin à qui j'ai raconté ça
a été partagée entre son professionnalisme de pas cracher sur les
confrères et son... Disons... « étonnement »... Qu'en
2013 on en soit encore à ne pas prendre en compte la douleur d'un
enfant.
Il a eu une prise de sang, a rien dit,
rien senti.
Merci le protocole bienveillant.
Bref, à 19h30 on a pu repartir.
Verdict, c'est rien, une gastro, y'a
une épidémie.
Soulagement des parents, ouf, on va
pouvoir larguer notre rejeton et profiter d'une semaine peinards il
va pouvoir profiter de ses vacances.
Résultat des courses : arrivés à
20h30 chez ma tante, repartis à 21h15 (après qu'il m'ait revomi
dessus, on change pas une équipe qui gagne), mon grand garçon à
qui j'ai demandé « est-ce que tu te sens assez fort pour
affronter la gastro sans papa ni maman ? » m'a dit « oui »
sans hésitations, et 5mn après sa salve qui a acheté de ruiner mon
jean il était assis entre ses deux tantes une pile d'histoires à se
faire raconter et nous faisait au revoir de la main.
Arrivés à la maison à minuit, je
vous laisse imaginer à quel point la douche a été un bonheur et un
soulagement de dingue (la maternité est une vallée de roses et de vomi dans les cheveux).
Bref, le p'tit est parti en vacances.
Bref, le p'tit est parti en vacances.
Et c'était pas gagné.
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